Vidéosurveillance : La valse des rapports contradictoires

L’efficacité des caméras contre la criminalité peut être démontrée ou démentie « scientifiquement », selon l’idéologie qu’on défend.

Stein Bagger, fugitif danois, filmé à son arrivée à l'aéroport de Los Angeles en décembre 2008 (Ho New/Reuters).

La videosurveillance est un de ces sujets qui divisent en deux clans inconciliables. Au-delà du débat sur les libertés publiques, et du danger potentiellement encouru par l’installation de cet œil de « Big Brother », les interrogations se sont notamment concentrées autour de l’efficacité d’un tel dispositif.

Et chacun de mobiliser spécialistes et rapports pour justifier son point de vue. La guerre de l’expertise est lancée. La moindre étude est exploitée politiquement, quitte à s’appuyer sur des résultats qui se contredisent.

Une inefficacité démontrée, études à l’appui

Un des arguments des détracteurs des caméras de surveillance dans les lieux publics est l’absence de résultats mesurables en terme de baisse de la délinquance et d’expertise fiable.

Ils n’ont pas hésité à mobiliser nombres d’études et d’experts étrangers, démontrant que l’on était incapable d’affirmer une quelconque efficacité de la vidéosurveillance. Quand ces études ne démontrent pas une inefficacité avérée.

Il en est ainsi du rapport officiel du Viido (« Visual images, identifications and detections office »), un service de Scotland Yard, présenté le 6 mai dernier par le Guardian. D’après cette étude, l’investissement colossal dans la vidéosurveillance n’aurait permis d’élucider que 3% des vols dans la rue à Londres. Un argument visiblement incontestable, et donc primordial pour les opposants.

Côté européen, le rapport final du programme de recherche « Urbaneye » va dans le même sens :

« La majorité des réseaux de vidéosurveillance visent à prévenir les comportements déviants en exerçant une dissuasion (“deterrence”) symbolique mais plus ou moins inopérante (“incompetent”) : tandis que les caméras sont très facilement visibles par les surveillés, ceux-ci sont beaucoup plus difficiles à voir pour les surveillants, à cause d’un visionnage irrégulier et de la trop grande quantité d’informations à traiter. »

Dès octobre 2005, un rapport français met en avant de sérieux doutes quant à l’efficacité de la vidéosurveillance, et montre que les élus locaux « négligent dans 90% des cas » de mesurer l’impact de leur investissement.

Quand il n’y a pas de rapport, les experts ne sont pas en reste pour s’exprimer. Le sociologue Tanguy Le Goff a ainsi pu exposer de nombreuses réserves, notamment sur les lacunes en terme d’information.

L’expert américain en sécurité Bruce Schneier va plus loin : l’inefficacité a été démontrée « again and again », très peu de crimes sont résolus, et l’effet dissuasif est minimal.

Une efficacité prouvée par les rapports

Du côté des partisans de la vidéosurveillance, gouvernement en tête, il fallait donc des études démontrant l’utilité du procédé. Sans chiffres, pas de politique légitime. Mission accomplie cette semaine.

Ainsi, La Voix du nord nous a fait part mardi d’un rapport du ministère de l’Intérieur soulignant « l’impact “significatif” sur la délinquance » de la vidéosurveillance dans les transports en commun. Pour le quotidien régional, étude à l’appui, « ce développement aurait favorisé l’efficacité policière ».

Mais c’est au Figaro que les partisans des caméras de surveillance doivent la publication du rapport salvateur. Vendredi 21 août, le Figaro publiait les conclusions d’un rapport confidentiel sur l’utilisation de la vidéosurveillance, qui d’après le titre du quotidien, « prouve son efficacité ».

Selon cette étude de l’Inspection générale de l’Administration (IGA), de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) et de l’Inspection technique de la gendarmerie nationale (ITGN), « l’analyse des statistiques de la délinquance montre un impact significatif de la vidéoprotection en matière de prévention puisque le nombre de faits constatés baisse plus rapidement dans les villes équipées que dans celles où aucun dispositif n’est installé ».

D’après le Figaro, « à l’heure où le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, promet d’en tripler le nombre, “ de 20 000 à 60 000 d’ici à 2011 ”, ce document, daté de juillet 2009, témoigne que l’hôte de la place Beauvau avait pris quelque garantie avant de s’engager ».

Les auteurs du rapport sont tout de même un peu plus nuancés, et précisent que la vidéosurveillance « n’a ensuite un véritable impact répressif et dissuasif que si une sanction pénale est prononcée par une juridiction à la suite de la constatation d’une infraction et de l’arrestation de ses auteurs ».

« 1 000 caméras pour un crime résolu »

Mais un autre rapport interne, de la police britannique cette fois-ci, a souligné l’échec de la vidéosurveillance londonienne dans la « lutte contre la criminalité ». Une étude rapportée ce lundi par SkyNews, qui va strictement à l’encontre des conclusions du rapport mis en avant par Le Figaro.

Le document révèle qu’à Londres, les enregistrements de ces caméras ont été utilisés pour résoudre moins d’un crime pour 1000 caméras.

Le rapport britannique souligne notamment que les agents chargés de surveiller les vidéos manquent de formation adéquate. Scotland Yard recommande la création d’unités spéciales d’enquête vidéo, sans quoi la mise en place de caméras est totalement vaine.

D’après ce même rapport, la vidéosurveillance a ouvert « une brèche potentielle dans la confiance du public, car on dit aux gens qu’ils sont filmés par des caméras de surveillance environ 300 fois par jour, et pourtant quand ils sont victimes d’un crime, aucune piste n’est trouvée ».

La valse des rapports est loin d’être finie. Efficace ? Pas efficace ? Les chiffres et les rapports affirment tout et son contraire. Quand on fait parler les chiffres, les chiffres font parler d’eux. Mais ils ne remplaceront pas les choix politiques.

Photo : Stein Bagger, fugitif danois, filmé à son arrivée à l’aéroport de Los Angeles en décembre 2008 (Ho New/Reuters).

Article via Rue89

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